Le droit de la concurrence est-il un frein à la protection de l’environnement? La question est redoutable tant la concurrence entre entreprises peut avoir des effets paradoxaux sur le marché. Si la concurrence peut contribuer à la protection de l’environnement, elle peut également avoir des effets délétères en matière de pollution, de bien-être animal ou de préservation des écosystèmes. C’est dire que le droit de la concurrence a un rôle à jouer, notamment en imposant aux entreprises d’adopter des comportements plus respectueux de l’environnement. Mais le joue-t-il? La réponse n’est guère évidente. Car l’« économisation » du droit de la concurrence ne s’est pas accompagnée d’une « environnementalisation » de la matière. Aussi, l’approche économique apparaît-elle comme le principal frein à une prise en compte plus énergique des enjeux environnementaux et climatiques. Toujours est-il que le droit de la concurrence n’est pas qu’un frein. Il se manifeste également comme un moteur en puissance, mis au service de la protection de l’environnement et du climat.