Les recherches sur l’hybridation des dispositifs dans l'enseignement supérieur existent depuis 10 ans (Burton et al., 2006 ; Charlier et al., 2006), mais au primaire, la situation reste inédite : la temporalité, l'espace et le déplacement des ressources sont requestionnés (Tricot, 2020). A travers une posture pragmatique (Auray, 2016) et une méthodologie d'ingénierie coopérative (Sensevy, 2004), nous interrogeons la diversité des formes d’hybridation des pratiques enseignantes dans le primaire. La méthodologie choisie a déjà été testée dans de précédentes recherches (Mercier et Lefer Sauvage, 2021) et enrichie dans cette enquête. Cinq enseignants de différents territoires (Pays de la Loire, Mayotte) sont suivis au moyen d'un journal de bord (par échanges en ligne ou par mail) et/ou d'entretiens semi-directifs réguliers, au cours des années 2020 et 2021. Les résultats montrent que même si les confinements post 1ère phase sont anticipés, le temps de confinement reste un marqueur temporel "à part" dans le temps didactique et pédagogique. Cette temporalité hors du commun interroge la dualité synchrone-asynchrone et les rapports à l'hybridation numérique des pratiques enseignantes du premier degré (Devauchelle, 2021; Lefer Sauvage et al., 2021) et des formes complexes de bien-être (Mercier, 2020).