Drones, images, media: from habituation to education of the gaze
Drones, images, médias : de l'habituation à l'éducation du regard
Résumé
The press and media publish a number of images taken by civilian and military drones. These images are appreciated by both professionals and viewers. Popularized by the Gulf War and then by heritage-themed programs, they brought the innovation of an embedded look. However, the use of a highly automated flying robot dependent on physical computing in public space is not neutral. Work on the reception of these technologies reveals reluctance among the population. Beyond the discomfort caused by the buzz, the uncontrolled use of visuals potentially captured in the private sphere is worrying, as is the proliferation of selfies taken with mini-drones shared on Instagram. Since 2012, the date of the first "drone arrest", the sales of devices have intensified and with them the multiplication of images. Inevitably, stable elements become observable and a grammar is sketched, associating rules from photography, practices and uses of technical mediations, digital. This is why, after a definitional approach, we will evoke, with the help of visual extracts, how the productions and uses of these images were built. We will make the link with their digital character and some of the associated representations. Particular emphasis will be placed on the influence of "accompanying interfaces" such as templates and compliance with referencing rules in consumption processes (Gobert, 2016). Finally, from a social science perspective of CIS and with reference to the work on the reception of innovation (Latour et al., 2006) on a learning ground, we will recall the need for media literacy in the heterophile context of digital devices.
La presse et les médias publient nombre d’images réalisées par des drones civils et militaires. Ces images sont appréciées tant par les professionnels que les téléspectateurs. Popularisées par la guerre du Golfe puis par les émissions à thématique patrimoniale, elles ont apporté l’innovation d’un regard embarqué. Toutefois, le recours à un robot volant très automatisé dépendant de l’informatique physique évoluant dans l’espace public n’est pas neutre. Les travaux portant sur la réception de ces technologies révèlent des réticences dans la population. Au-delà de la gêne occasionnée par le bourdonnement, l’utilisation non contrôlée de visuels potentiellement capturés dans la sphère privée inquiète, tout comme la multiplication des selfies réalisés avec des mini-drones partagés sur Instagram. Depuis 2012, date du premier « arrêté drone », les ventes d’appareils se sont intensifiées et avec elles la multiplication des images. Nécessairement, des éléments stables deviennent observables et une grammaire s’esquisse, associant des règles issues de la photographie, des pratiques et usages de médiations techniques, du numérique.
C’est pourquoi, après une approche définitionnelle, nous évoquerons, à l’aide d’extraits visuels, comment les productions et les usages de ces images se sont construits. Nous ferons le lien avec leur caractère numérique et quelques-unes des représentations associées. L’accent sera notamment mis sur l’influence des « interfaces accompagnantes » comme les templates et celles du respect des règles de référencement dans les procédés de consocréation (Gobert, 2016). Enfin, dans une perspective de sciences sociales des SIC et en référence aux travaux sur la réception de l’innovation (Latour et al., 2006) sur un terrain d’apprentissage, nous rappellerons la nécessité d’une éducation aux médias dans le contexte hétérophile des dispositifs numériques.
