En dépit du caractère très résiduel des vestiges architecturaux du haut Moyen-Âge identifiés en Normandie, les éléments décoratifs qu’ils contiennent apparaissent assez nombreux et significatifs pour autoriser de féconds rapprochements, à la fois stylistiques, techniques et géologiques. Croisé avec une approche historique des établissements religieux ayant livré des éléments sculptés, ce travail de comparaison incite à réévaluer la datation qui leur était antérieurement assignée. La répartition des sites étudiés entre les actuels départements du Calvados, de la Manche, de l’Eure et de la Seine-Maritime offre en outre une couverture assez large pour envisager la dimension territoriale du phénomène. Cela invite à proposer les premiers axes d'une réflexion portant sur les liens unissant création artistique et construction territoriale dans la province ecclésiastique de Rouen durant l’époque mérovingienne.