Nous présentons ici les données acquises sur un nouveau forage carotté de 120 mètres de profondeur dans la commune de Maisse dans l’Essonne (91). Ce forage recoupe les formations tertiaires depuis la base des Sables de Fontainebleau jusqu’au toit de la Craie. La carrière de Maisse, située à proximité du forage, permet de compléter la description en incluant le Calcaire d’Etampes sus-jacent. L’objectif principal de ce travail est de proposer une coupe sédimentologique inédite et de référence des formations Cénozoïques du Bassin parisien, notamment dans les faciès carbonatés éocènes et oligocènes. Cette description est couplée avec une caractérisation de l’isotopie des carbonates ( 13C et  18O), de la minéralogie des argiles (diffraction des rayons X) et de la typologie de la matière organique (MO) des formations yprésiennes (Pyrolyse Rock-Eval et palynofaciès). La base du forage, correspondant à priori à l’Yprésien, est composée de dépôts de plaine d’inondation, débutant par une unité de galets à silex dans une matrice sableuse à la base et passant à une alternance de niveaux argilo-sableux, ligniteux et carbonatés. Les analyses sur la MO mettent en évidence deux niveaux à l’enrichissement organique contrasté, composés de MO d’origine terrestre autochtone (Type III). Plus haut dans l’Yprésien, ce système sédimentaire passe à un environnement de lagon marin à saumâtre, bien développé au Lutétien avec des faciès micritiques floatstones riches en Serratocerithium, ou à Veneridae, et caractérisé par des valeurs  18O fluctuant entre -4‰ et 2‰. Au Bartonien, l’unité que nous attribuons au Calcaire de Saint-Ouen, micritique et silicifié (opale C-T), présente un assemblage argileux marqué par la présence de sépiolite et de palygorskite marquant un environnement lacustre confiné et soumis à une forte évaporation. Aux Priabonien et Rupélien basal, les Calcaires de Champigny et de Brie présentent un assemblage composé de smectite, illite et kaolinite, dans des faciès bréchiques et micritiques à Microcodium. Les données isotopiques des calcites sont cohérentes avec une signature d’eau météorique dans un paléosol. Enfin, le Rupélien terminal enregistre par le Calcaire d’Etampes le bord d’un lac soumis à la pédogénèse, avec des alternances de calcaires mudstones et de calcaires à traces de racines