Les premières migrations « Out of Africa » des homininés vers l’Europe sont enregistrées en Géorgie, à Dmanisi, un site préhistorique daté à 1,8 Ma (Garcia et al., 2010 ; Ferring et al., 2011). Les homininés découverts à Dmanisi, occupaient le site au cours d’un climat chaud et sec, similaire au climat méditerranéen actuel (Blain et al., 2014). Ils se sont dispersés alors vers l’Europe de l’Ouest, où des sites ont été bien datés à Orce par exemple, témoignant de leur présence en Espagne, avec Barranco Leon daté à 1,4 Ma (Toro-Moyano et al., 2013) et Fuente Nueva-3 daté à 1,19-1,5 Ma (Duval et aL, 2012 ; Alvarez et al., 2015). La présence de Homo antecessor a été aussi datée à la Sima del Elefante, à 1,2-1,1 Ma (Carbonell et al., 2008). On retrouve alors les traces de ces anciens homininés dans les Alpes-Maritimes, à la grotte du Vallonnet, où ils y ont laissé des outils archaïques et des restes de faune épivillafranchienne portant des marques évidentes de découpe. Nous présenterons les dernières datations à 1,19-1,2 Ma obtenues par la méthode U-Pb de ce site le plus ancien des Alpes-Maritimes. L’occupation humaine du site se situe au cours du stade isotopique MIS 36-35, avec un climat frais et sec à la base de la séquence archéologique suivie d’un climat tempéré et humide d’après la paléontologie. Une évolution humaine et culturelle qui perdure par la suite dans cette région, avec la présence des Homo erectus sur le site de plein air de Terra Amata, dont nous rappellerons l’ancienne datation par ESR à environ 380 ka (Yokoyama et al., 1985) et les résultats de la biochronologie qui situent les occupations au cours d’une période tempérée au stade isotopique MIS 11. Les Homo erectus ont occupé le site à plusieurs reprises, à la belle saison, et y ont laissé une industrie du Paléolithique inférieur. Plus tard, ils sont présents à la grotte du Lazaret, avec une industrie de l’Acheuléen final, associée à des restes fauniques portant de nombreuses marques anthropiques. La faune indique un climat frais et humide, au cours du stade isotopique MIS 6. Les dernières datations, présentées ici et obtenues par les méthodes ESR, U-Th et le paléomagnétisme sur les niveaux pléistocènes du site, permettent de situer les niveaux archéologiques entre 190 ka et 120 ka.