La fouille archéologique a permis d’étudier des vestiges se rapportant au Néolithique, à la Protohistoire et, de manière plus anecdotique, à la période moderne. Quelques objets en position secondaire sont attribuables au Néolithique moyen. Ces artefacts attesteraient de la présence d’un établissement de cette période probablement situé au nord de l’emprise étudiée. La fouille a principalement permis de mettre en lumière le développement d’un site protohistorique à concentration de foyers à pierres chauffantes. Deux ensembles distincts de structures de combustion s’articulant autour d’un axe de circulation ont pu être étudiés. Les différences morphologiques mises en évidence pour ces ensembles sont probablement dues à une évolution d’ordre typo-chronologique. Le premier groupement est un alignement de onze foyers à pierres chauffantes orienté nord-sud. D’une manière générale, les creusements de ces aménagements sont peu profonds et les blocs utilisés sont de nature gréseuse et calcaire. Une datation au radiocarbone permet d'attribuer cet ensemble de foyers au Bronze final III largo sensu. Le deuxième ensemble composé de sept foyers à pierres chauffantes se localise à l’ouest de d'un des chemins mis au jour. Les creusements, aux dimensions plus importantes, sont majoritairement orientés est-ouest (seul un foyer fait exception). Les comblements montrent un mode opératoire sensiblement identique. La nature minéralogique des blocs employés est cependant radicalement différente puisqu’il s’agit presque exclusivement de travertins. Deux datations au radiocarbone placent la confection de ces foyers entre 489 et 210 calBC, tranchant avec les données chronologiques de l’ensemble précédent. L’étude archéologique de ces structures couplée aux données issues des analyses organiques de quelques blocs provenant des foyers ont montré une utilisation de ces aménagements dans un cadre culinaire. L’absence de vestiges domestiques en relation avec les foyers permet de poser la question du statut particulier de ce type de site. De nombreux exemples comparables aux sites des Laurons sont désormais recensés dans le sud-est de la France. Sur beaucoup d’entre eux, les structures de combustion ont été retrouvées agencées par groupement (souvent alignées) en dehors des habitats. Pour le site des Laurons, de nombreuses expertises réalisées aux alentours ont permis de mettre en évidence des structures analogues. Ces découvertes permettent d’envisager une concentration de foyers à pierres chauffantes sur une chronologie relativement longue (durant toute la protohistoire). En outre une relation probable peut être envisagée avec les espaces funéraires proches du Gros Ped et du Peymarlier. Ce constat qui trouve des occurrences dans plusieurs sites comparables montre que ce type d’aménagement pourrait revêtir une symbolique à rapprocher du domaine social et cérémoniel.