L'alimentation en général et le goût, en particulier, bénéficient d'une large couverture disciplinaire. Sans parler des sciences expérimentales, les sciences humaines et sociales ont exploré, sous toutes les facettes, le capital de signification de ce domaine si intimement lié au vivant, à l'existence, à l'expérience. La sémiotique, au plus près des signes et des significations, ne pouvait manquer un terrain aussi riche et complexe pour se mettre à l'épreuve. La sémiosphère alimentaire est abordée à travers l'articulation de ses différents plans d'analyse, comme autant d'espaces figuratifs en communication : auto (saveurs et sensations) ; micro (commensalité et convivialité) ; méso (régimes médiatiques du goût) ; macro (axiologie alimentaire et logiques de valorisation) ; méta (alimentation et formes ascendantes, transcendantes) dont l'imaginaire est coiffé par l'idéal de l'expérience gustative dans ses variations modales et tonales.