La question des services publics est éminemment politique. La présence des services est liée à l’État qui irrigue le territoire national depuis l’après Seconde guerre mondiale par le financement d’écoles, d’hôpitaux, de gendarmeries etc. Les choix qui sont faits tant en matière de gestion que de présence, sont liés à des orientations politiques réalisées par les gouvernements en place. Inspirés de réformes libérales, favorisant la concurrence et le souci de la rentabilité ou au contraire de choix d’égalité et de la cohésion, toute orientation dans ce domaine a des répercussions locales auprès des usagers sur la présence, la qualité de l’offre et son coût pour la collectivité. On peut dire aussi que la réaction des usagers face à la gestion par l’État et les collectivités locales des services a aussi des conséquences politiques sur l’expression par le vote des Français depuis leurs territoires de résidence : constitution de collectifs de défense, enjeu fort pour les élections locales ou nationales etc. Une première partie est donc consacrée au processus d’évolution des services publics en France et aux enjeux associés, de l’aménagement au management de la France, et le débat que suscite ce changement. La deuxième partie s’intéresse aux adaptations territorialisées des services publics en particulier dans les territoires de faible densité qui passent en particulier pour les élus par la mutualisation et le regroupement de services dans de nouveaux lieux. La troisième partie aborde les territoires en tension par une analyse des représentations généralement négatives des usagers de ces services publics sur leur réorganisation et pose la question de l’attention renouvelée de l’État sur les territoires.