Ce travail de recherche s'inscrit dans le prolongement de travaux réalisés dans le cadre du projet Lab4CE (Broisin, Venant et Vidal, 2015 ; Bellet, Vendeville, Mailles-Viard Metz, 2019) proposé par l’IRIT de l’Université Toulouse III et Praxiling de l’Université Montpellier 3. L’objectif est de présenter un cadre d’analyse des interactions verbales d’un chat dans leur rapport au soutien de l’entraide en contexte de travail collaboratif. La plateforme Lab4CE, dédiée à l’apprentissage de l’Informatique à l’Université (L1 - DUT Informatique), a ainsi permis de relever ces états au travers d’une tâche conçue pour faire interagir les étudiants dans la résolution conjointe d’un problème complexe. La séance d’enseignement (décembre 2017) avait pour objectif de préparer les apprenants à un examen sur Shell (domaine informatique). Par trinômes (13 groupes, soit 39 étudiants), les étudiants ont ainsi été amenés à s’entraider dans la réalisation d’une tâche collaborative d’une durée d’une heure. La formulation de l’aide ou de sa demande n’était ni explicitement prescrite, ni spécifiquement instrumentée par des fonctionnalités de la plateforme, elle semblerait être la conséquence d’un exercice difficile, tant sur le plan individuel que collectif et ce, comme attendu pour une activité de type collaborative. Plusieurs études ont été réalisées à partir des traces recueillies durant cette expérimentation, avec notamment une première partie sur la mesure des sentiments d’efficacité personnelle et collective dans ce contexte. Si l’on s’attendait à ce que l’effet du travail collaboratif, impliquant des interactions et de l’entraide (Dillenbourg, Järvelä, Fisher, 2009) soit corrélé positivement avec toutes les dimensions des sentiments d’efficacité, nos résultats montrent au contraire une diminution globale de ceux-ci, tout en faisant apparaître des échanges d’aide au travers du chat. Notre seconde analyse s’intéresse alors plus profondément à ces différents types d’interactions verbales afin de lever le verrou sur différents processus en jeu chez l’apprenant (Venant, 2017). Une réflexion qualitative nous a permis de définir trois catégories d’interactions : des demandes d’aide (Puustinen, 2013). E.g., comment je fais pour faire… des aides proposées. E.g., moi j'ai essayé juste en tapant l'adresse du truc des acceptations / refus d’aide annonçant la réussite de l’activité. E.g., ca y est ! Ces chiffres, que l’on peut aussi croiser avec certaines tendances positives des premières analyses, confirment que la demande d'aide a suscité un engagement dans l’activité commune vers une résolution possible du problème (Cosnefroy et Jézégou, 2013). Ce résultat est encourageant et montre que l’interaction est génératrice d’investissement dans le groupe. Il nous semble important de l’inscrire dans de prochaines études pour sa validation et éventuellement la proposition de recommandations pour l’accompagnement pédagogique de travaux de groupes.