S’inscrivant, par leur structure narrative, dans l’héritage du Décaméron de Boccace, Les Comptes amoureux de Jeanne Flore soulèvent de nombreux problèmes d’attribution – on reconnaît désormais une instance auctoriale plurielle – mais aussi d’interprétation globale. La contradiction des discours et des leçons portés par les différents contes réunis dans le volume ne laissent pas d’exciter la perplexité. Notre communication se propose de soulever l’hypothèse suivante : la plurivocité du recueil, qui rend ardu l’établissement d’une lecture ferme et cohérente du recueil, à un niveau macrostructural, serait à réinscrire dans le milieu à l’origine du volume : ce dernier proposerait une mise en scène les débats et les querelles qui fondent, à l’époque, la sociabilité littéraire à Lyon. La publication des Comptes amoureux de Madame Jeanne Flore participerait de la construction d’un groupe, d’une sociabilité mise en scène à Lyon, tendant à faire de la cité une sorte de creuset des débats littéraires et des mouvements de pensée du moment.