Le cas d’Autun / Augustodunum – Bibracte illustre de manière exemplaire le schéma de déplacement s’inscrivant dans le processus d’abandon des oppida et d’émergence de nouvelles capitales de cités à l’époque augustéenne. Au sein des critères intervenant dans le choix des sites destinés à accueillir les villes nouvelles du Haut-Empire, la problématique religieuse est régulièrement invoquée. Des études récentes portant sur le Centre-Est tendent à démontrer que, chez les Sénons et les Lingons en particulier, la naissance et le développement de plusieurs pôles urbains à la fin de l’âge du Fer et au début du Haut-Empire peuvent être associés à l’existence dans le territoire de ces agglomérations d’un sanctuaire gaulois de premier plan. Dans le cas d’Autun, la présence d’un sanctuaire laténien à l’emplacement du complexe antique de La Genetoye a été proposée par A. Rebourg, mais sans que cette hypothèse soit étayée par des arguments archéologiques solides. Il est vrai que, paradoxalement, ce quartier qui se développe sur une soixantaine d’hectares à la périphérie nord-ouest d’Augustodunum n’a fait l’objet d’aucun programme de recherche d’envergure jusqu’à une date récente, en dépit de la célébrité du site, liée au fameux temple « de Janus ». Les investigations archéologiques sur et autour de cet édifice sont restées modestes, depuis les premières fouilles effectuées par J.-G. Bulliot en 1871 jusqu’aux sondages réalisés dans les années 1980 par A. Rebourg.