J'ai décidé de partir de la dernière pièce que j'ai réalisée. C'est une pièce que le centre d'art le LAIT m'a demandé de réaliser pour le Fiac 2017, qui a eu lieu les 8, 9 et 10 Septembre 2017, avec la particularité que les expositions ont lieu chez l'habitant. Le thème de l'exposition demandait de partir d'un livre. Le projet m'a été proposé en Février et je rencontrai ma famille d'accueil le 10 Juillet. De Février à Juin, je ne savais toujours pas ce que j'allais proposer ni sur quel livre j'allais partir. Le 7 Juin 2017, on m'annonce la mort de Michael Gibson, ancien critique d'art du New-York Times, un ami et une personne pour qui j'avais réuni une équipe autour de son dernier livre. Michael Gibson avait quitté sa carrière pour écrire des livres, il s'intéressait à l'émergence de la conscience chez l'être humain et l'émergence de la pensée symbolique. Lorsque je l'ai rencontré, c'était pour parler de Bergson, de l'instinct, de l'intuition et de l'intelligence. Michael déplorait le fait que nous avions privilégié l'intellect, au détriment d'autres formes de connaissance, notamment l'imaginaire, qui pour lui offrait un rapport au monde particulier. Michael venait de finir d'écrire un livre lorsque je l'ai rencontré abordant ses recherches sur l'émergence de la conscience. Seulement, il était en anglais. J'ai décidé de rassembler une équipe de traducteurs amateurs pour que nous puissions avoir une version française. La première phrase du livre que nous avons traduite commence par « Je suppose que c'est à cause des papillons ». Lorsque l'on m'annonça son décès, j'étais en pleine correction de mémoires et un des étudiants présentait en deuxième page, une image d'un papillon bleu, le morpho. Tout de suite je compris que j'allais travailler sur ces animaux et sur le dernier livre non publié de Michael.