Divertissement, école de vie, dévouement, amour du sauvage, fascination, obsession… Les textes qui portent sur la fauconnerie ou sur la protection des rapaces sont extrêmement divers dans leurs enjeux comme dans leurs valeurs. Tous pourtant témoignent d’une passion folle, qui consiste à se mettre au diapason d’un animal radicalement différent de soi ; elle engage une patience infinie et un délogement parfois risqué vers l’altérité, étayés par la certitude que l’oiseau de proie peut emmener très loin. Cet incisif passeur de mondes – parfois psychopompe – oriente vers des rapports intenses au corps, à la vue, au paysage. Parce qu’il n’est pas facile de dresser un être sauvage fait pour la vitesse, la fuite ou l’attaque, s’y employer rejoint toujours un art de vivre, en société ou en solitaire, dans la liesse ou dans le doute.