Ouvrage structuré en deux parties, avec trois concepts-clés qui tissent un fil conducteur, éclairant et interrogeant à la fois les différents chapitres (rapport au(x) savoir(s), contexte, réflexivité). La première partie, intitulée « Apprendre de l’agir et de la rencontre avec des dispositifs et des objets, à l’école des sens », traite du potentiel inclusif/intégratif de différents dispositifs, et des médiations intervenant dans l’apprentissage dans des contextes variés : enseignement à distance à l’université, éducation aux médias dans le milieu de l’éducation populaire, prise en main d’un nouvel environnement de travail en institution. A la suite, est également étudiée la part prise par les gestes, le sensible, la matérialité, dans la construction des savoirs, « comprendre » et « connaître » s’enracinant dans percevoir et ressentir. Sont successivement convoqués : le codage gesto-visuel et le rapport à la vision, la manipulation d’objets comme déclencheur d’expressions et le recours à l’olfaction pour engager dans la compréhension en lecture. Les expériences relatées ont en commun d’interroger la hiérarchisation traditionnelle des sens qui tend à donner le primat à la vue. La seconde partie, « Apprendre de l’expérience et de soi en situation, penser la réflexivité dans sa multi dimensionnalité » traite du rapport à soi dans l’apprentissage, notamment la nécessité d’apprendre de soi pour développer une professionnalité assumée. Les exemples donnés interrogent la distance de professionnalité en contexte (profession de clown à l’hôpital au sein du « rire médecin », actualisation de la notion avec la pandémie) ; et l’un d’eux, en appui sur les écrits de John Dewey, invite à repenser le processus de professionnalisation à l’université comme un processus d’enquête, dont la professionnalité serait la maîtrise. Est également étudiée la mise à distance réflexive du dit et/ou du vécu par la mise en mots, dans une articulation de l’acte et de la pensée : éducation physique et sportive en classe de primaire, mise en discours à caractère philosophique de l’expérience scolaire avec des adolescents « hébétés », constitution d’un répertoire commun enseignants/élèves en collège, comme aide à la compréhension des consignes. Le processus d’écriture – écriture de soi, pour soi, écriture de l’expérience – est ainsi mis au service de la connaissance de soi, de la compréhension du monde, et plus généralement de l’apprendre à penser.