Des progrès substantiels ont récemment été accomplis dans le développement d’une alternative propre à la porosimétrie par injection de mercure (PIM) sur la base de mesures de l’écoulement monophasique des échantillons poreux à l’aide de fluides à seuil. Cependant, aucune étude n’a à ce jour examiné l’échelle de longueur des pores réellement fournie par la méthode de porosimétrie par injection de fluides à seuil (MFS) dans les milieux poreux consolidés. En effet, si les résultats de MFS ont été comparés à ceux fournis par PIM dans le passé, les relations entre la distribution de la taille des pores (DTP) et la géométrie réelle des pores n’ont toujours pas été abordées pour ce type de milieu poreux. Cette problématique est d’un intérêt particulier pour les géoscientifiques impliqués dans la recherche d’informations pertinentes à partir des opérations de caractérisation des carottes. Dans cette optique, l’objectif du présent article est d’évaluer l’adéquation entre les DTP caractérisées par la MFS, les distributions de taille d’ouverture des pores fournies par les tests de PIM, et les distributions de taille des étranglements d’interstices et des corps d’interstices obtenues à partir de la microtomographie à rayons X. A cet effet, un ensemble d’échantillons poreux artificiels et naturels, dont les valeurs de perméabilité couvrent deux ordres de grandeur, ont été caractérisés en utilisant les tests de laboratoire MFS et PIM à la fois. Ensuite, les résultats sont comparés aux géométries du modèle de pores extraites des images numériques de la microstructure réelle. A partir de cette analyse, on peut en conclure que la MFS peut être utilisée de manière fiable en tant que substitut satisfaisant de la PIM dans le cas des milieux consolidés étudiés, étant donné l’adéquation générale observée entre ces méthodes.