« Aller là où le texte n’est jamais allé ! Le geste musicien au service de l’incroyable. Planète interdite et Premier contact : deux exemples d’une bande sonore au service d’une extraterritorialité » - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2021

« Aller là où le texte n’est jamais allé ! Le geste musicien au service de l’incroyable. Planète interdite et Premier contact : deux exemples d’une bande sonore au service d’une extraterritorialité »

Résumé

Aller là où le texte n’est jamais allé ! Cette phrase est extraite d’une interview donnée par Marcel Pagnol à la RTF, qui évoquait sa collaboration avec le compositeur Arthur Honneger ainsi que l’importance de la musique dans l’élaboration de la bande son de son film Regain . Même si ce témoignage ne concerne pas le domaine du film de science-fiction, elle démontre que dès le début du cinéma parlant, les compositeurs se sont associés aux réalisateurs pour créer un espace sonore singulier. Ce « lieu » du sonore, permettait de compléter ce que le langage ne pouvait exprimer en créant un paysage sonore original, autonome où bruits, dialogues et musique ne font qu’un. Cette porosité des éléments du son cinématographique a provoqué une innovation créative dans le domaine du film de science de fiction qui cherchait, dès ses débuts, à représenter l’inouï, un territoire inconnu ou impossible. Ceci se retrouve précisément dans l’interaction homme / machine qui s’est développée dans les années 50 autour de la musique acousmatique et notamment de deux outils / instruments de musique que sont le synthétiseur et le magnétophone à bande magnétique. Des gestes créateurs spécifiques sont donc apparus ouvrant la voie non plus au touché d’un clavier, d’une corde, mais plutôt à la rotation d’un potentiomètre, au bruissement d’une bande magnétique en cours de découpage. Ils ont, en parallèle à une création orchestrale particulièrement innovante, permis de trouver des matières sonores et timbrales originales pour représenter l’autre, l’inconnu, l’étrange… l’Alien. L’écriture de l’espace sonore au cinéma est aujourd’hui possible grâce aux outils de composition sans cesse renouvelés qui nous permettent d’étendre comme le souligne Pascale Criton « […] nos possibilités techniques d'intervention, mais nous invitent surtout à redéfinir notre façon de penser les espaces sonores » et nous rajouterons, les espaces de création. Construire des gestes créatifs et inédits pour créer des « hétérotopies sonores » transportant l’auditeur dans la perception sensible d’un univers fictionnel. C’est également le reflet d’une volonté d’un « laisser surgir » comme le souligne Barthes qui laisse l’auditeur/spectateur prêt à découvrir un espace visuel et sonore singulier rendant efficient la réception sensible d’un univers surnaturel. À travers un corpus de deux bandes originales singulière La planète interdite (Dir Fred Wilcox 1956, Musique Bebe et Louis Barron) et Arrival (Dir Villeneuve 2016, Musique, Jóhann Jóhannsson), nous proposons de découvrir et d’analyser les gestes compositionnels qui permettent de concevoir des « trames sonores » qui ont étonné par leur originalité lors de leurs contextes de diffusion. Nous essayerons donc de comprendre les mécanismes d’une représentation peu commune de l’Alien sous une forme à la fois inquiétante, terrifiante par le simple geste de la musique électro-acoustique et d’une création automne en studio par le couple Barron. Nous aborderons également une représentation d’un Alien cette fois-ci plus profonde, entre un mystère permanent et une volonté de dialogue avec l’homme par l’utilisation d’une voix prégnante : celle du performeur Robert Aiki Aubrey Lowe, traitée par l’électronique. La musique, les silences comme les bruitages constituent un ensemble singulier qui démontre une volonté de surprendre donc de faire fonctionner au mieux la représentation sonore d’un monde du troisième type, fictionnel et étrange.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03473106 , version 1 (09-12-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03473106 , version 1

Citer

Julien Ferrando. « Aller là où le texte n’est jamais allé ! Le geste musicien au service de l’incroyable. Planète interdite et Premier contact : deux exemples d’une bande sonore au service d’une extraterritorialité ». ERRANCES ET ANGOISSES DU TROISIÈME TYPE : À L’ÉCOUTE DES BANDES-SON DE SCIENCE-FICTIO, Cécile Carayol; Chloé Huvet, Sep 2021, ROUEN, France. ⟨hal-03473106⟩
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