En France, les bibliothèques publiques investissent les espaces extérieurs intégrant parfois l’idée de jardin comme objet culturel de l’espace public. Cela bouscule les pratiques ordinaires et les manières d’habiter propres à chacun de ces territoires symboliques (Berque, 2007 ; Segaud, 2010). Or, le dialogue entre bibliothèque et jardin nous semble à ce jour sous-estimé dans le rôle de médiation qu’il suggère comme dans sa force heuristique. Pour tenter de le mettre au jour, nous avons étudié en quoi la réflexion sur l’aménagement d’une terrasse paysagère dédiée à la lecture et aux pratiques d’étude nomades pouvait éclairer les manières d’habiter la bibliothèque (Amar et al, 2019 ; Dehail, J., Le Marec, J. 2018) et, au-delà, construire un vivre-ensemble (Caune, 2017). D’un point de vue théorique, nous avons mobilisé les concepts d’expérience esthétique et d’ambiance (Caune, 1997, 2017 ; Thibaud, 2012 ; Cauquelin, 2000). En termes méthodologiques, nous avons suivi le projet d’une école de l’enseignement supérieur autour de l’aménagement d’une terrasse de lecture par la conduite et l’analyse qualitative d’entretiens collectifs. Nos résultats ont mis au jour des architectures croisées entre jardin et bibliothèque, des dynamiques proposées par les médiations de ces objets culturels.