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Communication Dans Un Congrès Année : 2015

Tropes communicationnels et tropes actantiels

Résumé

Among the many dynamics of the “oral phenomenon” staged in Balzac’s novels, examples of immediate and concise utterances stand out because of their performative power. In La Comédie humaine, characters may be brought down with a sentence or even “with a word” (Le Contrat de mariage: 606). The actantial mechanism of these “words that kill” – most often witticisms uttered in social contexts – was studied by Diaz (2005), drawing on three-fold pattern of Witz described by Freud. Most often however, these words are a way to bring to completion more complex discursive conspiracies. Drawing on Kerbrat-Orecchioni’s works, this article shall thus attempt to put these “word that kill” back into larger conversationlal structures that go beyond the traditional triadic interaction. To that end, I shall pay attention to possible overlaps between text and subtext, between the explicit and implicit levels. I shall first analyse simple discursive attacks by speakers who use varied communicational tropes better to target their victims (we shall see that the intended addressee may differ from the explicit addressee) ; I will then study the more complex strategy of the mouse-trap, in which a coalition is formed and a role-division is established in order to reach and absent target through the intermediary of a present one ; finally, I shall focus on mechanisms of commissioning between speakers that devise witticisms and speakers that actually utter them. These different conversational realizations demonstrate that the well-known spiritual three-fold pattern should be understood as three dynamic and shifting actantial entities rather than established actants. The value and the pragmatic significance of a “word that kills” may then vary depending of the enunciative scale perceived by the reader – and brought into relief by the narrator.
Parmi les dynamiques du « phénomène oral » mises à l’honneur par le roman balzacien, la parole immédiate, condensée, se distingue par son pouvoir performatif. Dans La Comédie humaine, il est possible d’être assassiné par une phrase, voire « par un mot » (Le Contrat de mariage : 606). Le mécanisme actantiel de cette parole meurtrière, qui s’incarne par excellence dans le trait d’esprit mondain, a été étudié par Diaz (2005), qui reprend lui- même le trio du Witz de Freud ([1905] 1988). Cependant, cette parole représente généralement l’aboutissement de machinations discursives plus complexes. Cet article se propose alors, en s’appuyant sur les travaux de Kerbrat-Orecchioni, de resituer le « mot qui tue » dans des structures conversationnelles qui excèdent l’interaction triadique linéaire, en prêtant notamment attention aux recoupements entre texte et sous-texte, explicite et implicite. Nous analyserons d’abord les attaques discursives simples de locuteurs qui jouent sur divers tropes communicationels, l’allocutaire réel pouvant différer de l’allocutaire explicite, pour mieux cibler leurs victimes (I) ; puis la stratégie plus complexe de la souricière qui exige un partage des rôles dans une coalition pour atteindre une cible-absente via une cible-présente (II); et enfin les jeux de délégation d’un locuteur-auteur et locuteur-sujet parlant (III). Ces différentes réalisations conversationnelles nous montrent que le célèbre trio spirituel doit être compris comme trio de pôles actantiels dynamiques et versatiles et non d’actants figés. La valeur et la portée pragmatiques du « mot qui tue » peuvent donc varier selon l’échelle énonciative perçue par le lecteur — et éclairée par le narrateur.
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Identifiants

  • HAL Id : hal-03456424 , version 1

Citer

Laélia Véron. Tropes communicationnels et tropes actantiels : Machinations conversationnelles dans "La Comédie humaine" de Balzac. Dynamiques de la parole, Jun 2015, Paris, France. ⟨hal-03456424⟩
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