« Corrupt Machine ». Esthétique et politique de la panne numérique - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Techniques & Culture Année : 2019

« Corrupt Machine ». Esthétique et politique de la panne numérique

Résumé

This text proposes to describe and analyze artistic practices that bring out a subversive approach to technologies. It is a matter of reporting on gestures that are doubly inscribed in the history of art (counter-cultures) and “technocritics”, at the heart of which the digital machine becomes a material to be altered and diverted in order to better understand them (dys)functions. It is therefore on the side of their inefficiency, their failure, their overflow that we question the machines in order to identify the forms of a possible aesthetic of breakdown: which means being attentive to their imbalances, machinations, paranoid states. The examination of these contemporary artistic practices can revive various tactics or or well-known tricks of anthropology: DIY (low tech, bug, glitch, datamosh), poaching (intrusion, looting, re-use, diversion), sabotage (desecration, counter-employment, virus, breakage). We show how (dis)playing the breakdown and “doing artwork” covers here social and political as well as aesthetic issues: autonomy, independence, critical reflexivity, reappropriation of material cultures, against obsolescence and against the opacity of systems.‪
Ce texte propose de décrire et d’analyser des pratiques artistiques qui font émerger une approche subversive des technologies. Il s’agit de rendre compte de gestes doublement inscrits dans l’histoire de l’art (contre-cultures) et des « technocritiques », au cœur desquels la machine numérique devient une matière à altérer et à détourner afin de mieux en saisir les (dys)fonctionnements. C’est par conséquent du côté de leur inefficacité, de leur défaillance, de leur débordement que nous interrogeons ici les machines afin d’identifier les formes d’une possible esthétique de la panne : ce qui implique d’être attentif à leurs déséquilibres, machinations, états paranoïaques. L’examen de ces pratiques artistiques contemporaines permet de raviver différentes tactiques ou ruses bien connues de l’anthropologie : le bricolage (basse définition, bug, glitch, datamosh), le braconnage (intrusion, pillage, réemploi, détournement), le sabotage (profanation, contre emploi, virus, casse). Nous montrons comment (dé)jouer la panne et « faire œuvre » recouvrent ici des enjeux sociaux et politiques autant qu’esthétiques : autonomie, indépendance, réflexivité critique, réappropriation des cultures matérielles, contre l’obsolescence et contre l’opacité des systèmes.

Dates et versions

hal-03451807 , version 1 (26-11-2021)

Identifiants

Citer

Jean-Paul Fourmentraux. « Corrupt Machine ». Esthétique et politique de la panne numérique. Techniques & Culture , 2019, En cas de panne, 72, pp.204-223. ⟨10.4000/tc.12371⟩. ⟨hal-03451807⟩
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