Aux 20e puis 21e siècles, la réforme du territoire et de son administration est récurrente en France... pour tenter de donner plus de lisibilité et d’efficacité gestionnaire, sans oublier la dimension « unitaire » mais aussi la démocratie locale, à un territoire devenu peu à peu un « mille-feuilles », compte tenu de la complexité et de l’enchevêtrement des compétences de ses diverses composantes mais aussi de leurs inégalités. C’est cette complexité française – et les surcoûts qu’elle engendrerait – qui justifie en 2008-2010 une nouvelle « réforme [des] administrations locales ». Malgré des aspects techniques – concernant notamment les formules de coopération locale ou les financements locaux –, cette réforme va nourrir le débat public, une de ses innovations étant particulièrement médiatisées et cristallisant ce débat : l’invention du conseiller territorial appelé à se substituer et aux conseillers généraux, plus que séculaires, et aux conseillers régionaux, institués en 1972. Ce chapitre revient sur le contenu de cette réforme, sa réception et le débat animé qu'elle va susciter, notamment de la part de certains experts, juristes ou politistes, mais aussi de la part des élus locaux.