L'Architecture de la voie
Résumé
The road is usually considered to fall within the technical sphere. However, it can also be considered as a matter of “architecture”. Illustrated by an abundant and largely unprecedented iconography, this book shows how, since Antiquity, paths, roads, streets, boulevards, highways, motorways and parkways could be considered as being – at the same time – solid, useful and even beautiful. This genealogy explains the origin of most of our current road systems – which we wrongly assume to be specific to the automobile (interchanges, roundabouts, turnpike roads, multimodal routes, etc.) – invented at the time of horse-drawn carriages, sometimes even experimented within formal gardens or picturesque parks.
Seen in this light – and through a series of “long cuts” covering extended periods (paradigms of the built, the garden and the flow) – the prism of the road reveals a tradition which closely associates the knowledge and objects of architects, engineers, gardeners, urban planners, now considered as distinct fields. This publication is thus presented as a complete historical book on the largely undocumented “architecture of the territory”, which is presented as the common ground of the discipline of planning.
In the face of today's uncertainties about the number and size of future vehicles, as well as on their speed and energy of locomotion, this rediscovery of a long tradition of road design ultimately allows us to consider the road no longer as a functionally overdetermined object – doomed to technical obsolescence – but as a permanent and constitutive element of the territory, capable of integrating a growing number of issues (environmental, social, urban, aesthetic, etc.) and to undergo the processes of transformation,
La voie est considérée habituellement comme relevant strictement de la sphère technique. Or elle peut aussi être envisagée comme une « architecture ». Illustré par une iconographie abondante et en partie inédite, ce livre montre ainsi comment, depuis l’Antiquité, les chemins, les routes, les rues, les boulevards, les autoroutes et les parkways ont pu être envisagés comme relevant – à la fois – du solide, de l’utile et même du beau. Cette généalogie permet d’expliquer l’origine de la plupart de nos dispositifs routiers actuels – que l’on considère à tort comme spécifiques à l’automobile (échangeurs, ronds-points, routes à péage, voies multimodales, etc.) – inventés au temps des voitures à chevaux, parfois même expérimentés au cœur des jardins à la française ou des parcs pittoresques.
Le prisme de la voie permet alors de révéler, par une série de « coupes en long » qui couvrent de longues périodes (paradigmes de l’édifié, du jardin et du flux), une tradition qui associe étroitement les savoirs et les objets des architectes, des ingénieurs, des paysagistes et des urbanistes, considérés aujourd’hui comme autant de domaines distincts. Cette publication se présente ainsi comme une somme historique, largement inédite, sur une « architecture du territoire » envisagée comme le socle commun des disciplines de l’aménagement.
Enfin, face aux incertitudes qui pèsent aujourd’hui sur le nombre et l’encombrement des futurs véhicules, aussi bien que sur leur vitesse et leur énergie de locomotion, cette redécouverte d’une longue tradition de conception architecturale de la voie, permet à nouveau d’envisager celle-ci non plus comme un objet fonctionnellement surdéterminé – et voué à l’obsolescence technique –, mais comme un élément permanent et constitutif du territoire, à même d’intégrer une somme croissante d’enjeux (environnementaux, sociaux, urbains, esthétiques, etc.) et de se soumettre à des processus de transformation, de réhabilitation, de reconversion et de recyclage que rendent nécessaires les changements actuels et futurs.