Depuis une vingtaine d’années et les évolutions de l’organisation du travail, les relations informelles dans les entreprises sont regardées comme inefficaces et contreproductives. Les discussions autour d’un café, les déjeuners entre collègues, les discussions de couloirs… sont vus comme des moments d’oisiveté, de déconcentration, voire comme des moments subversifs. Les relations informelles entre collaborateurs peuvent être utiles pour l’entreprise uniquement si elles permettent le développement de nouvelles idées porteuses d’innovation, source d’avantage concurrentiel. Progressivement, la perspective productiviste dominante dans le discours managérial a conduit à nier tout intérêt pour des relations informelles qui échapperaient au contrôle de l’organisation du travail. La crise de la Covid 19 a remis durablement en question ce discours sur l’informel. Le déclenchement soudain de la crise a permis de prendre conscience que l’informel non- formalisé était au cœur de la mise en œuvre des processus formalisés du travail.