De manière surprenante, notre recherche doctorale sur le parkour nous a mené à lui découvrir une utilité à finalité touristique. Retenant notre attention, cette forme innovante de tourisme constitue ici notre point d’intérêt. A l’image de plusieurs exemples développés, il est mis en avant que des ressources territoriales novatrices, humaines et matérielles, émergent au service du tourisme. Dépassant l’innovation numérique, il s’agit de démarches alternatives mobilisant des moyens a priori non-touristiques et source d’un avantage concurrentiel par l’authenticité et le caractère inédit des pratiques développées. Nous proposons de revenir sur l’expérience collaborative entre l’association Parkour59 et l’Office du tourisme de Roubaix, i.e. l’animation de sites visités par leur utilisation ludo-sportive à travers la pratique du parkour des traceurs locaux. Les entretiens menés auprès des acteurs de cette collaboration apportent des éléments de compréhension de cette mise en valeur des ressources touristiques alternatives du territoire roubaisien que sont les pratiquants du parkour, les espaces de vie du quotidien et le patrimoine ordinaire. S’inspirant de l’altertourisme, nous démontrons que cette expérience s’inscrit dans une mouvance où réside désormais une partie de l’innovation en matière de valorisation territoriale et touristique. Les territoires du nord de la France en sont un exemple significatif avec cette expérience du parkour, mais également le développement de l’exploration urbaine (U.E. en anglais pour Urban Exploration). De l’urbex au parkour, nous mettons finalement en avant l’intérêt des pratiques récréatives quotidiennes comme opportunités touristiques.