Le Tritium organiquement lié (TOL) et le Carbone-14 (14C) sont des radionucléides d’origine naturelle (cosmogénique) également introduits par l’homme dans l’environnement à partir du milieu du siècle dernier. Ils ne sont donc pas des composés récemment rejetés dans l’environnement et ne posent pas de problème sanitaire reconnu au regard de leur faible radiotoxicité. Cependant, ils occupent une place importante dans les préoccupations actuelles car ils sont rejetés en grande quantité dans l’environnement par l’industrie nucléaire, en comparaison à d’autres radionucléides. Les analyses de TOL réalisées dans les sédiments du Rhône et ses affluents indiquent un marquage significatif des particules sédimentaires en tritium sur l’ensemble du linéaire rhodanien ainsi que sur de nombreux affluents septentrionaux, en particulier l’Ognon et la Tille (affluents de la Saône), le Doubs et la Loue (affluent du Doubs) et l’Arve. Les niveaux enregistrés (10 à plus de 20 000 Bq/L ec) sont très probablement à mettre en relation avec la présence de particules tritiées de synthèse (tritium technogénique) utilisées par le passé dans les ateliers d’horlogerie. Les analyses de 14C montrent que les sédiments du Rhône présentent le plus généralement des teneurs en 14C proches des valeurs de référence de l’atmosphère (231 Bq/kg de C en 2015) voire inférieures, et un marquage sporadique et faible à proximité des installations nucléaires. Les teneurs basses en 14C dans les sédiments du Rhône sont liées aux apports solides des affluents drainant des zones riches en matière organique fossile par conséquent dépourvue en 14C.