La politique publique d'accompagnement aux usages numériques s'est implicitement fondée sur la réduction des fractures numériques de premier et de deuxième niveau. D'abord en facilitant l'accès (équipement et infrastructure) puis en se préoccupant des usages ou des non-usages. Même si l'illectronisme reste important en France, l'éducation aux usages est aujourd'hui un axe privilégié par les autorités publiques. Nous testons l'existence d'une nouvelle fracture numérique, que nous qualifions de troisième niveau, et qui concerne les usages problématiques de l'Internet observés sur un échantillon représentatif de la population française en 2020. 10 à 14% de notre échantillon est concerné et cela révèle une intrication forte entre un usager et des usages mais aussi des effets ambivalents sur la santé mentale, la vie sociale et professionnelle. Cette troisième fracture appellerait à repenser une politique publique d'accompagnement garantissant un usage sobre et modéré et le développement de modèle économique du numérique plus vertueux et orienté « well-being by design ».