« Hybridations, mutations et post-humain. Le corps anthropocène « trans-corps »: entre révolution et transgression »
Résumé
Notre époque assiste à un bouleversement des modèles de représentation du corps dans l’art. Amorcé au siècle dernier, l’archétype d’une beauté perd de plus en plus de sa fortune et la représentation de l’image de l’enveloppe charnelle est désormais en totale mutation ce qui entraîne des questionnements quant au statut de l’humain. C’est la figure de la monstruosité (Damien Hirst, Hans Bellmer, Ron Mueck, Charles Ray), de l’hybridation qui se développe tout au long du XXe siècle, avec les progrès de la génétique, de la chirurgie esthétique et des biotechnologies : le « transhumanisme » accroît les capacités humaines par la science et la technologie, une transition avant le « post-humanisme » (Orlan, Stelarc, Robert Gligorov, Matthew Barney, Nancy Burson). Les artistes développent un modèle d’art dit « post-humain » qui ne va pas sans questionner l’éthique, la justice, le système social et plus globalement l’avenir de l’humanité à l’ère de l’anthropocène (Aziz + Cucher et Jake et Dinos Chapman). Le corps se transforme de l’humain à la machine, un cyborg (Takashi Murakami, Kenji Yanobé, Bernard Lallemand) où la technique a pris le pas sur la nature. Ainsi, l’émergence de cet art « post-humain » est à la fois inquiétant puisqu’il consacre l’adieu à la forme générique de l’humain et positif, en nous invitant à réfléchir sur le danger que représente pour l’humanité, le renoncement à sa propre figure.