Solution. - L'arrêt Brompton de la CJUE semble porteur d'un progrès intéressant du droit d'auteur européen . Ce progrès se révèle en remarquant que, sous la plume de la Cour, le terme « forme » ne désigne pas l'œuvre mais son apparence (la version anglaise de l'arrêt dit shape). L'œuvre, pour sa part, est désignée par le terme « expression ». L'arrêt, sous cette perspective, retient que la « forme » du produit (entendre son apparence) reflète la personnalité de l'auteur. Autrement dit, l'apparence véhicule une expression (que le droit français appelle « forme d'expression » et qui n'est pas une forme sensible, une apparence, mais une forme intelligible ). À ceci près, toutefois, que le produit ne « constitue » pas l'œuvre (comme le dit la Cour) mais la contient. Cette interprétation semble confortée par le fait que la Cour s'emploie à distinguer l'expression de l'idée plutôt que de l'apparence et qu'elle s'applique à l'analyse des facteurs ayant présidés aux choix effectués par l'auteur. Impact. - Sous cette perspective le droit d'auteur européen renoue avec une approche personnaliste et ouvre la voie à une analyse de l'objet du droit d'auteur par sa finalité : l'expression de la personnalité de l'auteur.