Si les effets de la consommation de l'alcool sur la conduite sont étudiés depuis longtemps, les études se concentrent généralement sur une vision partielle du comportement de l'alcool dans l'organisme. En effet, si certaines conséquences de l'ingestion d'alcool peuvent être considérées comme dépendant de la dose ingérée, d'autres effets sont associés à la temporalité après ingestion. Ainsi, une fois ingérée, la course de l'alcool dans l'organisme produit une phase ascendante, un pic ou plateau puis une phase descendante (Ramaekers, 2020). Les effets de l'alcool pouvant varier en fonction de ces phases, ils sont décrits comme « effets biphasiques ». Ces effets biphasiques se manifestent, par exemple, par une prévalence d'effets stimulants lors de la phase ascendante et une prévalence d'effets sédatifs lors de la phase descendante (Hendler, Ramchandani, Gilman, & Hommer, 2011). Cependant elles se retrouvent également sur d'autres caractéristiques au niveau subjectif (p. ex., le sentiment d'intoxication disparaît durant la phase descendante?; Marczinski, Stamates & Maloney, 2018), au niveau comportemental (p. ex., la volonté de prendre le volant malgré l'état d'intoxication est plus grande durant la phase descendante, Marczinski, Stamates & Maloney, 2018), et au niveau cognitif (p. ex., la coordination motrice récupère lors de la phase descendante, Weafer, & Fillmore, 2012). Malgré cela, les différentes phases de l'alcoolémie ne sont que très peu étudiées dans le contexte de conduite.