Le récit historique sur la seconde guerre mondiale connaît une grande vigueur dans les parutions les plus récentes. Ce développement s’accompagne d'une évolution du rapport temporel à l’événement qui fait évoluer les postures auctoriales. A partir de différents exemples, nous montrerons comment la recherche formelle , et en particulier l'exhibition du travail de l'écrivain dans l'œuvre, se développe parallèlement au questionnement sur la légitimité à prendre en charge le récit de ces événements traumatisants, alors qu'on ne les a pas vécu et comment cette nouvelle posture engage également de nouveaux pactes de lecture. Enfin, nous proposerons de dégager de ces analyses quelques pistes didactiques, ces ouvrages nous semblant permettre à la fois un processus d'identification de nature à impressionner l'élève, et un processus de mise à distance, susceptible de former un lecteur-citoyen réfléchi, ces deux aspects nous semblant fondamentaux dans l'enseignement du devoir de mémoire que l'école a pris en charge.