Les services écosystémiques des zones humides sont bien reconnus, cependant, moins d’attention est accordée aux services fournis par les zones humides salées. Il existe de nombreux lacs salés d’importance internationale situés dans la région nord du Sahara, en Algérie. Une enquête ethnobotanique a été menée auprès de la population locale autour du Chott Merouane. Cette enquête a été mise en œuvre pour déterminer la diversité végétale et les services écosystémiques possibles et améliorer la conservation dans ces habitats humides sensibles. Le Chott Merouane est un site Ramsar situé au sud-est d’Algérie dans l’étage bioclimatique méditerranéen saharien. En se basant sur une revue de la littérature sur les plantes halophytes dans la zone d’étude. L’inventaire botanique a identifié 22 espèces végétales appartenant à 20 genres et 16 familles. Parmi ces plantes, les Amaranthaceae, Zygophyllaceae, Nitrariaceae et Asteraceae dominaient. Un total de 48 participants a été sélectionné au hasard et interrogés dans trois villages. Les entretiens semi-dirigés ont révélé que 77 % des espèces végétales étaient utilisées pour la médecine traditionnelle, 65 % pour le fourrage, 41 % pour le bois de chauffage, 14 % pour l’artisanat et 5 % pour l’alimentation et d’autres usages. Les trois espèces endémiques identifiées (Tetraena geslinii (Coss.) Beier & Thulin, Limoniastrum guyonianum Boiss. et Euphorbia guyoniana Boiss. & Reut.) sont les plus citées avec les plus fortes valeurs d’utilisation. Les connaissances locales sont inégalement réparties et présentent des différences importantes selon le sexe et le niveau d’éducation. Cette étude souligne l’importance de la valeur des services écosystémiques et culturels attribuée aux plantes dans les zones humides salées et démontre l’importance des études ethnobotaniques comme outil de base pour contribuer à la gestion et à la conservation des ressources végétales dans les zones humides salées.