Caractérisation des eaux grises (I). Cas des paramètres généraux
Résumé
Recently, BERGÉ et al. [2014] studied the concentrations of alkylphenols and phthalates in waste - water across the Paris area, a heavily urbanized but weakly industrialized catchment. It has been shown that in terms of loads, more than 95% of these emerging pollutants come from domestic sewage. However, the contribution of the different types of greywater to pollution remains yet unknown. Also, it was decided to quantify four phthalates (DEP, DnBP, BBP and DEHP), and two families of alkylphenols (nonylphenol isomers and octylphenol), among the most commonly studied congeners in six types of greywater from showers, sinks, washing machine, dishwasher, cleaning floor and manual dishes. 165 water samples have been collected, and distributed on the Ile-de-France region.
These types of greywater could be considered as an alternative source of water for households. Indeed, these discharges can, after treatment, be used for non-food or sanitary applications such as toilets or gardening… [CHAILLOU et al., 2011; BOYJOO et al., 2013]. However, only few studies have analyzed these waters to detail their physical and chemical quality before reuse [FRIEDLER, 2004; LI et al., 2009]. Therefore, it was decided to fill this gap by analyz ing, in parallel of emerging pollutants, general water quality parameters on the 165 samples collected. These parameters were: pH, total suspended solids (TSS), total Kjeldahl nitrogen (NTK), chemical and biochemical oxygen demand (COD and BOD5) and dissolved and particulate organic carbon (DOC and POC).
This article is divided into two parts. The first part focuses on the general parameters and the second one emerging pollutants. The first part also defines the methodology used to collect represent ative samples of greywtaer. Then it presents the results obtained for general water quality paramet ers thus providing a robust database of over 1 000 data. These data allow to draw conclusions towards the choice of greywater which can be an alternative water resource. From our results, it is advised to use preferentially water from showers.
Récemment, Bergé et coll. [2014] ont étudié les concentrations des alkylphénols et des phtalates dans les eaux usées à l’échelle de l’agglomération parisienne : un bassin fortement urbanisé, mais faiblement industrialisé. Il a été démontré qu’en matière de flux, ces polluants émergents proviennent essentiellement des eaux usées domestiques, à plus de 95%, et non des rejets industriels. Cependant, la contribution des différents types d’eaux grises à cette pollution n’est pas encore connue. Les travaux présentés ici ont permis de quantifier dans six types d’eaux grises ou eaux ménagères selon la norme NF EN 16323 [AFNOR, 2014] (eaux issues : des douches, lavabos, lave-linge, lave-vaisselle, nettoyages des sols et vaisselles manuelles), quatre phtalates (DEP, DnBP, BBP et DEHP) et deux familles d’alkylphénols (isomères du nonylphénol et octylphénol), parmi les congénères les plus couramment étudiés. 165 échantillons d’eau répartis sur la région Île-de-France ont ainsi été collectés. Ces eaux grises sont considérées comme une ressource alternative en eau pour les ménages. L’objectif recherché est le recyclage de ces rejets après traitement, pour des applications non alimentaires ou sanitaires comme les toilettes ou le jardinage… [CHAILLOU et al., 2011; BOYJOO et al., 2013]. Cependant, rares sont les études portant sur ces différents types eaux permettant de s’assurer de leur qualité physico-chimique pour une possible réutilisation [FRIEDLER, 2004; LI et al., 2009]. Ainsi sept des principaux paramètres généraux – pH, matières en suspension (MES), azote total Kjeldahl (NTK), demandes chimique et biochimique en oxygène (DCO et DBO5) et carbone organique dissous et particulaire (COD et COP) – ont été également mesurés en parallèle des polluants émergents cités précédemment. Les résultats de ces travaux sont présentés sous forme de deux articles : caractérisation des eaux grises, parties I et II. Si l’étude des polluants émergents fait l’objet de la partie II, la première partie est axée sur les paramètres généraux. Elle définit la méthodologie utilisée pour collecter un nombre d’échantillons important issus de prélèvements représentatifs des rejets étudiés. Puis elle présente les résultats d’analyses obtenus pour les sept principaux paramètres généraux constituant ainsi une base solide de plus de 1 000 données. L’exploitation de ces résultats permet de tirer des conclusions quant au choix du type d’eaux grises pouvant servir de ressources alternatives en eau, concluant à privilégier l’utilisation des eaux usées issues des douches.