Situées à l’interface de voies de communication maritime bien établies à la fin du second âge du Fer, les îles sont des espaces privilégiés qui ont été mis à profit à bien des égards. Malgré leur emplacement en marge du littoral, celles-ci demeurent bien intégrées dans un maillage territorial dont le continent se pose comme principal acteur. De manière à contrôler, à organiser et à maintenir des routes commerciales de petite à longue distance, des espaces fortifiés insulaires ont été aménagés à des points hautement stratégiques. Ces sites s’imposent comme autant de passages obligés ou de relais pour les navigateurs, même si d’autres fonctions s’y ajoutent également. Leurs systèmes défensifs – longtemps demeurés comme les seuls éléments reconnus sur le plan archéologique – manifestent la volonté de maintenir un contrôle et une autorité sur les hommes et les biens qui y ont transités, objets d’enrichissement et de convoitise. À travers le réexamen de fouilles anciennes et les résultats obtenus lors de campagnes de prospections récentes guidées par des méthodes de télédétection, cet article propose de faire le point sur la question des « îles fortes ». Les réflexions issues de l’étude des sites se veulent également en lien avec le paysage archéologique dynamique de la façade atlantique de la France.