Cross-relationships between microfinance and the banking sector: continuities and discontinuities in credit provision.
Relations croisées entre la microfinance et le secteur bancaire : continuités et discontinuités dans l’octroi de crédit
Résumé
Microfinance became popular thanks to the success of the Grameen Bank in Bangladesh and the Nobel Peace Prize. Today, this type of finance for the poor is considered a social innovation because of its values, which are in opposition to the dominant financial logic, but also because of its financing methodology, which aims to integrate people who do not have access to credit. In fact, over several decades of practice, microfinance has spread to other economic actors in the financial system (banking institutions, finance companies, fund managers, etc.). Thus, despite the contradictory credit granting logics of its two market actors, microfinance has been able to influence, through its practices, the way traditional finance operates. The mobilization of a recent literature review and a case study allows us to consider that the convergence of their interactions, in a formal political and regulatory context, explains the mission drifts of microfinance described in the literature. In this paper, we attempt to demonstrate the extent to which international donors and academics have fostered the process of microfinance-specific profit-sharing by showing that banks have adopted and adapted many of the practices of microfinance. We shed light on this point by using the case of microfinance in Côte d'Ivoire. This contribution also draws on the sociology of innovation, in particular the model of profit-sharing (Akrich, Callon, Latour, 1988) to describe the process of social innovation in which microfinance takes place. This theoretical model demonstrates that the diffusion of innovation is made possible by the success of its intrinsic qualities. The paper also describes, through the work of Bensebaa and Béji-Bécheur (2007), the process of institutionalization of norms coming from the solidarity economy sector to the conventional capitalist economy. Certain limits linked to the institutionalization process of this social innovation are presented in order to allow an understanding of the criticisms and limits of microfinance.
La microfinance s'est popularisée grâce au succès de la Grameen Bank au Bengladesh et au prix Nobel de la paix. Aujourd'hui cette finance à destination des pauvres est considérée comme une innovation sociale en raison de ses valeurs en opposition avec la logique financière dominante mais aussi du fait de sa méthodologie de financement visant à intégrer des personnes n'ayant pas accès au crédit. En effet, en plusieurs décennies de pratique, la microfinance s'est diffusée vers les autres acteurs économiques du système financier (établissements bancaires, sociétés financières, gestionnaires de fonds, etc.). Ainsi, malgré les logiques d'octroi de crédit contradictoires de ses deux acteurs du marché, la microfinance a su influencer, par ses pratiques, le mode de fonctionnement de la finance classique. La mobilisation d'une revue de littérature récente et d'une étude cas, nous permet de considérer que la convergence de leurs interactions, dans un contexte politique et réglementaire formel, explique les dérives de mission de la microfinance décrites dans la littérature. Dans le cadre de ce papier, nous tentons de démontrer dans quelle mesure les bailleurs internationaux et les académiciens ont favorisé le processus d'intéressement spécifique à la microfinance en montrant que les banques ont repris et adapté plusieurs des pratiques de la microfinance. Nous éclairons ce point en nous appuyant sur le cas de la microfinance en Côte d'Ivoire. Cette contribution mobilise, par ailleurs, la sociologie de l'innovation, en particulier le modèle de l'intéressement (Akrich, Callon, Latour, 1988) pour décrire le processus d'innovation sociale dans lequel s'inscrit la microfinance. Ce modèle théorique démontre que la diffusion de l'innovation est rendue possible grâce au succès de ses qualités intrinsèques. Le document décrit également, à travers les travaux de Bensebaa et Béji-Bécheur (2007) le processus d'institutionnalisation de normes venues du secteur de l'économie solidaire vers celui de l'économie conventionnelle capitaliste. Certaines limites liées au processus d'institutionnalisation de cette innovation sociale sont présentées en vue de permettre la compréhension des critiques et des limites de la microfinance.
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Artis A. & N'Goran K._Relations croisées entre la microfinance et le secteur bancaire _ continuités et discontinuités dans l’octroi de crédit_7èmes rencontres du GESS 2019.docx.pdf (6.83 Mo)
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