Remploi(s) à l’époque romaine : le cas des chantiers de (dé)construction du complexe public ouest de Briga (Eu, “Bois-l’Abbé”, Seine-Maritime, Fr) - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2021

Remploi(s) à l’époque romaine : le cas des chantiers de (dé)construction du complexe public ouest de Briga (Eu, “Bois-l’Abbé”, Seine-Maritime, Fr)

Résumé

L’agglomération de Briga (Eu, « Bois-l’Abbé », Fr) offre un cas d’étude privilégié pour appréhender les questions relatives à l’économie de la construction d’une ville de Gaule Belgique à l’époque romaine. Après une décennie de fouilles menées sous la direction d'Étienne Mantel (SRA de Normandie), un complexe monumental maçonné, désormais très bien documenté, n'a eu de cesse de se développer lors de phases de monumentalisation successives. En effet, ses édifices peuvent t être à la fois appréhendés en planimétrie et par l’analyse de plus de plus de 1400 blocs et fragments architecturaux errants rattachables à leur décoration. Témoins privilégiés de l'activité humaine qui anima cet ensemble public lors des différents chantiers de construction, et surtout de récupération, ils documentent les pratiques constructives en contexte monumental sur près de trois siècles. Dans une région où ce champ d’étude est très rarement pris en considération, la richesse du corpus permet ainsi de mener une synthèse sur les différents types édilitaires, sur le rythme et l’économie de la construction entre le début du Ier et le dernier tiers du IIIe siècle de notre ère, qui marque le démantèlement progressif et définitif de ce complexe public et l'abandon de la ville. La fragmentation des blocs, l’absence totale d’élévation et la découverte de deux fours à chaux témoignent de phénomènes successifs de récupération qui ont successivement touchés les édifices publics. Quelles sont les causes de l’intensité des récupérations au cours des siècles à Briga ? En l’absence, dans un environnement proche, de roches dures susceptibles d’être utilisées comme pierre de taille pour la réalisation d’éléments sculptés, le remploi a constitué une solution pragmatique et peu onéreuse pour assurer une partie de l’approvisionnement en matériaux de construction. Chaque chantier intégrait une part non négligeable des blocs sculptés de l’état antérieur qui étaient réutilisés sur place, soit après une retaille, soit tels quels en conservant leur fonction, soit en les détournant. Cette activité anthropique organisée, alliée au recours à des matériaux locaux pour les maçonneries, permettait aux commanditaires de réduire une partie des dépenses liées à l’édification d’un monument. L’apport de l’archéologie contribue à analyser et restituer certaines pratiques des constructeurs et choix opérés lors des chantiers de la sélection des blocs destinés au remploi jusqu’à leur destination.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03247132 , version 1 (02-06-2021)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03247132 , version 1

Citer

Jonas Parétias. Remploi(s) à l’époque romaine : le cas des chantiers de (dé)construction du complexe public ouest de Briga (Eu, “Bois-l’Abbé”, Seine-Maritime, Fr). 4e Congrès Francophone d’Histoire de la Construction (4CFHC), Jun 2021, Tlemcen, Algérie. ⟨hal-03247132⟩

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