Ce compte-rendu d’enquête prend la suite d’une première enquête, menée lors du confinement du printemps 20201, auprès des étudiants de sociologie de Nancy. D’autres enquêtes de ce type avaient été conduites au sein de plusieurs universités en France, ainsi que par l’Observatoire de la Vie Etudiante. Lors de cette première enquête, nous souhaitions avant tout vérifier s’il était matériellement possible pour tous les étudiants de poursuivre leurs études à distance et sans interaction en présentiel avec leurs enseignants et leurs camarades de promotion. Nous les avions donc interrogés sur les aspects matériels du travail à distance (équipement informatique, connexion, lieu pour travailler). Le deuxième confinement, qui a débuté le 2 novembre 2020, semblait poser moins de questions que le premier. Nous nous sommes interrogés sur le risque une certaine normalisation du « distanciel » et d’une moindre réflexivité sur les conditions d’enseignement et d’apprentissage. Le nombre moins important d’enquêtes sur les conditions d’études à distance durant ce second confinement, alors que le premier en avait suscité plus d’une dizaine, nous a également interrogés. Nous souhaitons donc verser ici des matériaux, non sur un échantillon se voulant représentatif, mais sur les déclarations de 150 étudiants de sociologie à Nancy, qu’il faut considérer comme un cas appelé à être confronté à d’autres études du même type. L’essentiel des analyses qui suivent portent sur des données collectées par voie de questionnaire. Nous avons complété ce travail par la réalisation d’une série d’entretiens menés auprès de 10 étudiants. Tous ces matériaux serviront, nous l’espérons, à celles et ceux qui voudront interroger la pertinence des enseignements à distance et du numérique, pendant et après cette période de crise sanitaire.