Les études d’aléa sismiques nécessitent de disposer de magnitudes homogènes dans les catalogues de sismicité et dans les bases de données de mouvements du sol. Introduite par Kanamori (1977), la magnitude de moment (Mw) est considérée comme la magnitude de référence. Si désormais Mw est estimée systématiquement par des observatoires internationaux pour Mw> 4.5, dans les régions à sismicité faible à modérée, comme la France métropolitaine, les événements sont caractérisés systématiquement par des magnitudes empiriques, et Mw est ensuite déduite à partir de lois de conversion de magnitudes. Dans cette étude, nous avons collecté 6752 estimations de Mw « directes » à partir de 34 sources (webservices, études spécifiques) concernant 4454 événements sismiques de profondeur <40 km survenus entre 1963 et 2019 dans la zone euro-méditerranéenne, en focalisant principalement sur ceux survenus dans une zone élargie autour de la France métropolitaine [FRext] concernant 1288 événements. Ainsi, plusieurs valeurs de Mw peuvent être associées à un même événement sismique. C’est pourquoi nous avons développé une procédure permettant d’attribuer pour chacun une valeur de Mw unique et unifiée à une source de Mw choisie comme référence. Pour cela, les Mw des différentes sources ont été comparées à celles fournies par le GCMT à l’échelle euro-méditerranéenne, et corrigées de leurs écarts systématiques. Finalement, 185 estimations de Mw ont pu être unifiées pour FRext. Les comparaisons des Mw estimées avec notre procédure avec par exemple le catalogue italien (Rovida et al., 2019) ou la base de données de mouvements forts européennes (Bindi et al., 2018; Lanzano et al., 2019) sont encourageantes en termes de cohérence. Cette base de données de Mw fournit une référence pour définir les Mw d’un catalogue de sismicité pour la France métropolitaine et renforcer la qualité des métadonnées de la base Résif de mouvements du sol (Traversa et al., 2020).