Malgré l’importante prévalence de la symptomatologie dépressive chez les femmes en surpoids ou en situation d’obésité, le rôle de la stigmatisation et des attributions causales dans l’expression de ces symptômes chez des femmes françaises a été jusqu’ici largement sous-exploré. Cette recherche a pour objectif d’étudier le rôle de la stigmatisation intériorisée, des expériences stigmatisantes et de l’attribution causale dans l’intensité des symptômes dépressifs chez des femmes françaises en surpoids ou en situation d’obésité. Ces quatre variables ont été mesurées auprès de 160 femmes françaises en surpoids ou en situation d’obésité. Nos analyses mettent en évidence des corrélations positives entre expériences stigmatiantes, stigmatisation intériorisée et symptomatologie dépressive. Il est important de relever que les expériences stigmatisantes semblent jouer un rôle plus prépondérant que la stigmatisation intériorisée dans l’expression des symptômes dépressifs. Pour les femmes résentant une symptomatologie dépressive élevée, il apparaît essentiel d’intégrer à leurs prises encharge des interventions visant à réduire leur niveau destigmatisation. En outre, dans une perspective préventive il semble également primordial d’engager des campagnes en France visant à réduire la stigmatisation à l’encontre de cette population.