Que l'éducation joue un rôle essentiel dans tout processus de développement, tous les travaux convergent pour l'affirmer. Il en est ainsi de ceux des macroéconomistes qui lui attribuent une part importante des taux de croissance, et des analystes du rendement de l'éducation qui calculent des taux de rendement, surtout dans le primaire, plus élevés que ceux de la majorité des investissements industriels. Quant aux enquêtes de terrain, elles montrent que les agriculteurs et petits entrepreneurs éduqués ont des productivités plus élevées que celles de leurs homologues qui ne le sont pas. En Afrique, malgré des dépenses relativement élevées consacrées à l'éducation, les taux de scolarisation demeurent faibles. Cependant, de plus en plus souvent, est évoqué le chômage des diplômés, et les interrogations sont nombreuses quant à l'adaptation des formations dispensées aux besoins réels des pays. Le discours le plus fréquemment tenu évoque la mauvaise formation donnée par le système scolaire et la nécessaire intervention des entreprises que ce soit par l'apprentissage ou la formation continue. Pour tenter de répondre à ces interrogations, il est essentiel d'étudier de près les modalités de passage de l'école à la vie professionnelle (l'insertion professionnelle des jeunes) et la réalité des pratiques de formation en cours d'emploi des entreprises. Si les travaux relatifs à ces domaines sont, en Afrique, relativement peu nombreux, ils permettent néanmoins de souligner des lignes de forces susceptibles de dégager quelques principes directeurs des politiques publiques en la matière : - le processus d'insertion est complexe et ne se prête pas aux conclusions simplistes ; - la formation en cours d'emploi est essentielle, mais elle n'est pas un substitut à la formation initiale ; - la politique nationale de formation professionnelle doit être conçue comme un tout. Formations initiale et en cours d'emploi doivent être articulées en un tout cohérent et non conduites séparément.