En nous appuyant sur des travaux qui ont montré les apports d’une conception dynamique et séquentielle des pratiques langagières, dans le champ des sciences du langage (Halliday, 1978 ; Mondada, 2005 ; Auer & Pfänder, 2011 ; Stukenbrock, 2015) et de l’anthropologie linguistique (Goodwin & Goodwin, 1992 ; Duranti, 1997), nous montrons la pertinence d’une approche écologique de la deixis pour l’étude des processus de spatialisation, de temporalisation et d’actorialisation impliqués (i) dans la gestion du sens en interaction et (ii) dans la scénarisation de l’action. La mobilisation d’une image de la ville dans la ville, « de la matérialité diaphane du média à son investissement comme environnement » (Basso Fossali, 2016a), interrogera la recherche sur les transformations et les compénétrations de diverses médiations sémiotiques. On souligne en quoi la recherche sémiotique peut profiter d’une étude locale des articulations entre une scène pratiquée en public (milieu de l’interaction où cohabitent les participants à la balade urbaine et les autres personnes alentours) et une scène élaborée en discours (énonciation de l’espace à partir de sa photographie). En effet, dans la co-construction de l’espace en interaction, quelles sont les relations impliquées entre l’ici et maintenant de la pratique de groupe avec le là-bas photographié (Barthes, 1980) ?