Les niveaux K, L, et M du site de l’Abric Romaní (Capellades, Barcelone, Espagne), datés entre 53 ± 0,8 (USGS 87-10f) et 50 ± 2,2 ka BP (USGS 02-24), correspondent à différents moments d’occupation de l’abri par les Néandertaliens. Le type et le taux de sédimentation (formation de platesformes de travertins) ont permis une très bonne conservation des vestiges archéologiques, ainsi qu’une lecture à haute résolution de la succession des occupations. Ceci, couplé à une méthodologie de fouille de l’abri en extension et à l’analyse de l’ensemble des données archéologiques selon une approche interdisciplinaire (environnementales, archéozoologiques et technologiques) a permis de déterminer de la fonction du site à différents moments et la reconstitution des modes de vie de ces groupes humains. Les trois niveaux archéologiques renferment différents épisodes d’occupations diachroniques et synchroniques qui, d’un côté montrent quelques changements (variabilité), mais en même temps, des comportements de subsistance similaires qui se répètent au cours du temps (continuité). À partir des résultats de l’approche interdisciplinaire menée sur les restes fauniques et lithiques, sur le contexte paléo-écologique et sur la répartition spatiale des vestiges des niveaux K, L et M, nous présentons les différents comportements de subsistance identifiés en les comparant à ceux reconnus au sein des autres niveaux de la séquence stratigraphique du site. Cette comparaison diachronique permet d’apporter de nouvelles données sur les comportements néandertaliens qui ont occupé le sud-ouest de l’Europe pendant le MIS 3.