Les plantations forestières apparaissent comme des « forêts » de la discorde, au centre de controverses, voire de conflits qui se dévoilent dès qu’on s’attache à les définir. Derrière cela, c’est la question de ce qu’est la nature, de ce qui fait « nature » pour les acteurs qui est posée. Dans quelle mesure les plantations sont-elles des catalyseurs de tensions, notamment autour de ce qu’est la nature ? Pour le déterminer, l’article analyse des arguments présentés par les différents camps. Après avoir précisé le contexte des recherches et les sources mobilisées, ce sont des arguments des défenseurs des plantations qui sont étudiés. Les plantations forestières sont alors présentées comme une solution durable et elles sont donc d’autant plus encouragées dans un contexte de changement climatique, expliquant qu’elles soient aujourd’hui en plein essor. Pour autant, elles sont aussi vivement critiquées et on en dénonce alors leur monospécificité, leur caractère artificiel. Elles deviennent synonyme d’industrialisation des forêts et sont même considérées comme « anti-nature » par leurs détracteurs : elles sont au centre d’enjeux environnementaux actuels forts, déchaînant les débats. L’exemple des peupleraies dévoilent la complexité des controverses, allant au-delà d’une simple opposition, dans la mesure où des divergences apparaissent aussi chez les détracteurs. Surtout, on perçoit que, publicisées notamment par les politiques, ces controverses donnent lieu localement à de véritables conflits mais qui trouvent aussi leurs sources dans des tensions qui dépassent les peupleraies, à mettre en lien avec des dynamiques paysagères générées par des changements de pratiques.