Lorsqu'un grand nombre d'ouvrages de même type sont atteints à des degrés divers par une pathologie comme la réaction sulfatique interne (RSI), il est nécessaire de les classer et de les hiérarchiser afin d'organiser au mieux la politique de gestion (surveillance, méthodes préventives ou curatives, voire réparations éventuelles), et ce en optimisant les moyens mis en oeuvre pour évaluer l'état des structures. La présente étude s'intéresse à un parc de 25 passages supérieurs à poutres précontraintes par fils adhérents (ponts PRAD) dont certaines poutres présentent des signes de dégradation par RSI, en raison d'échauffements précoces liés à l'étuvage en phase de préfabrication. Les données disponibles (relevés périodiques de fissuration, suivi fissurométrique et dimensionnel de quelques poutres, analyses de quelques carottes de béton) sont tout d?abord analysées en tenant compte de la spécificités des poutres PRAD; la cohérence interne de ces informations est vérifiée. On propose ensuite une méthode de classification qui prend en compte à la fois l'état actuel de chaque poutre et son évolution supposée. Les éléments structurels sont regroupés en un nombre restreint de classes. Sur la base de cette classification, on dégage les besoins d?informations supplémentaires (instrumentation, investigations et recalculs) et on propose des politiques de gestion adaptée à chaque cas de figure.