Les enregistrements des isotopes stables d'oxygène dans les spéléothèmes (d18Oc) sont parmi les proxys fondamentaux dans la reconstruction du paléoclimat. Plus généralement, le d18Oc reflète la d18Ow de l'eau au goutte-à-goutte, qui est à son tour étroitement liée au d18Ow de l'eau s'infiltrant dans la grotte qui provient principalement des précipitations atmosphériques. Les d18O des précipitations atmosphériques pourraient à leur tour refléter les d18O de la source de vapeur (l 'effet de la source d'humidité), la distance de transport de la source (‘l'effet continent’ résultant de la distillation de Rayleigh), la quantité de précipitations (l’effet de quantité) et la température atmosphérique pendant les précipitations (l'effet de température). Cette chaîne de relations entre divers entités, de la grotte à l'atmosphère, pourrait expliquer l’avantage des spéléothèmes en tant qu’enregistreur d'informations fiables sur le climat passé. Cet article vise à examiner le potentiel du d18Oc extrait des spéléothèmes de la grotte d'Anjohibe, dans le nord-ouest de Madagascar, pour enregistrer des informations sur son climat passé, à partir de rapports sur l'enquête moderne des grottes sur le d18Oc du carbonate, le d18Ow de l’eau d’infiltration et de sa température, pour comprendre la comportement global du mousson dans l'île, qui est actuellement connue comme le moteur de la saisonnalité à Madagascar, principalement dans sa partie ouest. L’article tentera également de passer en revue les difficultés d'interprétation des enregistrements, qui peuvent reposer sur les incertitudes des datations radiométriques et des interprétations des paléo-enregistrements qui peuvent être différentes des conditions environnementales et climatiques actuelles.