Les microscopes numériques sont des instruments qui produisent directement, à partir d'un système optique, des images numériques, comme peut le faire un appareil photographique numérique. Les capacités de ces machines aujourd'hui largement utilisées dans l'industrie, en font des outils performants pour l'observation, l'étude et la diffusion d'images de qualité des objets d'histoire naturelle. Nous présentons ici des applications concernant l'étude des végétaux fossiles. Les principaux usages possibles vont de l'étude en routine, la production d'images pour publications scientifiques et la diffusion vers le grand public ainsi que la préparation de supports d'enseignement. Les essais réalisés montrent que ces appareils, en fonction de leurs équipements et performances, permettent l'observation d'objets plans ou en 3D. Les résultats sont à la limite de ce qu'on peut obtenir avec une loupe binoculaire classique et les microscopes électroniques à balayage. Les détails peuvent être mesurées directement suivant les 3 axes XYZ et les images sont directement en couleurs. Les mesures ne sont en revanche pas très précises suivant l'axe Z. Les meilleurs rendus sont obtenus sur des objets de tailles infra-centimétriques et on peut qualifier ces observations, entre macrophotographie et microphotographie, de "mésophotographie" numérique. Les images obtenues apportent une vue d'ensemble précise des structures anatomiques et de l'organisation cellulaire. Les images obtenues sont d'un grand intérêt pour la mise en accessibilité de collections, mais permettent aussi d'étudier l'organisation de végétaux fossiles dans leur entièreté sans éluder les détails (cartographie des organes : cernes d'accroissement, plantes minéralisées dans une gangue plus ou translucide). On peut néanmoins produire des images d'objets fortement agrandis jusqu'à plus de 2000 fois, ce qui permet d'observer des détails fin de dimensions inférieures à 5 μm, compatibles avec l'étude des ornementations des parois cellulaires lorsqu'elles sont préservées (études de bois fossiles, étude des épidermes conservés). Seuls les problèmes liés à l'éclairement et aux brillances des objets limitent la résolution des images produites (matériel charbonneux, ou métallisé notamment). Nous avons testé une gamme variée de plantes fossiles de divers gisements. Elles ont été étudiées directement sorties des sédiments encaissants, argilites, diatomite et autres roches fraichement clivées ; des fragments de lignites ou charbonneux ont été également observés après cassures fraiches ; pour compléter, des anciennes collections souvent vernies ou encollées ont été testées, ainsi que des préparations de type polissages et lames minces (bois, diverses collections de lames anciennes) ou des anciens montages pour microscopie à balayage électronique. Les seuls spécimens qui n'ont pas fournis de résultats intéressants sont les ancien spécimens vernis ou encollés : les reliefs sont gommés et l'application d'un produit collant désorganise les restes végétaux à petite échelle, noyant ainsi les détails fins au niveau cellulaire. Les meilleurs résultats sont obtenus sur polissages, lames minces, mais aussi sur matériel charbonneux, les lignites et le matériel momifié.