Les voeux des élèves de classe de terminale pour poursuivre dans l'enseignement supérieur sont soumis aux avis des chefs d'établissement d'enseignement du secondaire. Quelle part les chefs d’établissement prennent-ils dans la construction des avis d’orientation pour l’accès à l’enseignement supérieur ? Sur quelles catégories de jugement s’appuient-ils pour élaborer ces avis ? Une enquête menée auprès de sept proviseurs-adjoints de lycée agricole montre que ces derniers interfèrent plus ou moins dans l'avis des enseignants (certains donnent des consignes aux enseignants pour l’élaboration des avis qui relèvent de la responsabilité des enseignants, alors que d’autres ont une intervention minimale), octroient une place plus ou moins importante aux professeurs principaux ainsi qu’aux conseils de classe. Lorsqu'ils relatent les catégories de jugement qui ont présidé aux décisions concernant ces avis, les proviseurs adjoints n’évoquent pas tous les mêmes catégories. L’étude révèle notamment les catégories suivantes : l’ancienneté du projet d’orientation de l’élève (tel que connu par l’établissement), la cohérence des vœux entre eux pour un même élève, les choix d’orientation déjà opérés par l’élève dans sa scolarité, le « potentiel » du jeune, sa maturité et son autonomie. Ces résultats sont discutés en terme d'effet « chef d'établissement » et de dilemmes pour les personnels de l'éducation.