La tonalité élégiaque est marquée traditionnellement par la mollesse, le débraillage et la claudication. Son actualisation à travers un engagement politique nécessitant un imaginaire formel alliant structure forte et vigueur ne va pas de soi. Il s’agira de questionner les formes privilégiées de ces déplorations politiques en même temps que les particularité prosodico-métriques de chaque plume. Le pleur à teneur politique se fait tour à tour héroïque, balbutiant, implorant, léger ou féroce, autant d’intonations complémentaires qui impliquent des tours métriques spécifiques que je me propose d’étudier dans un questionnement croisant analyse métrique de détail et réflexion sur la nature même d’une tonalité élégiaque romantique trop souvent cantonnée à la déploration individuelle. En me penchant sur ces choix de versification, j’interrogerai les moyens formels par les biais desquels le pleur, épanchement intime, se fait alors communautaire.