La réflexivité diffuse associée aux représentations stéréotypées qui fondent le discours des journalistes sur eux-mêmes constitue un véritable “miroir aux alouettes” au service d’un discours essentiellement auto-promotionnel, une construction virtuelle de soi tournée vers le public et cherchant dans les yeux de celui-ci son propre reflet... Nous proposons de nous interroger sur la façon dont cette réflexivité implicite sous-tend un discours de légitimation de la chaîne à travers la figure stéréotypée du journaliste. Pour cela, nous nous appuierons sur un corpus varié, puisant ses exemples dans des émissions participant de différents « mondes » télévisuels et constitué grâce aux outils de l’Inathèque de France. Nous limiterons cette approche à la décennie 1990-2000 qui, nous semble-t-il, se caractérise par la montée d’une forte affirmation identitaire et la volonté affichée de questionner la déontologie journalistique d’un milieu en perte de crédibilité. Notre analyse s’articulera autour de trois grands moments. Nous tâcherons dans un premier de temps de définir la réflexivité diffuse et de montrer dans quelle mesure son fonctionnement accentue le rôle des stéréotypes véhiculés autour de la figure du journaliste. Puis nous tenterons pas ce biais de tracer les frontières entre stéréotypes et mythes professionnels des journalistes. Enfin nous essaierons de montrer comment ces représentations figées sous-tendent un discours de légitimation et d’auto-promotion des chaînes de télévision.