Depuis le XIXe siècle, l’éducation à la santé fait partie intégrante de la mission des enseignants d’Éducation Physique et Sportive (EPS) : le lien entre les activités physiques proposées dans le cadre scolaire (jeux, sports, activités artistiques) et la promotion de la santé et du bien-être a toujours été explicitement maintenu. Parallèlement, le savoir scientifique sur lequel se basent les différents modèles de promotion de la santé a évolué. Son impact sur la conception des stratégies d’éducation à la santé et au bien-être n’a, à notre connaissance, pas été examiné dans le domaine de l’EPS. L’impact de deux modèles de promotion de la santé sur l’éducation est ici analysé : un premier modèle dit « biomédical », promouvant une vision « machiniste » du corps ; un second, plus interactif, envisageant la santé dans une perspective écologique. L’ambition de cet article est de montrer comment, selon le modèle d’éducation à la santé dominant, la logique de production de connaissances et les stratégies d’éducation diffèrent. Nous avons également cherché à identifier les défis éducatifs posés aux enseignants d’EPS en fonction de ces évolutions. Nous montrons qu’en passant d’une logique de transmission de bonnes pratiques à une logique d’intervention à différentes échelles, l’éducation à la santé et au bien-être par l’activité physique se complexifie. Nous proposons alors des pistes pour faire évoluer la formation des enseignants d’EPS.