Le “tire-bouc”, un jeu centrasiatique bien peu touristique - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Mondes du tourisme Année : 2020

Goat-pulling: a Central Asian game hardly attractive for tourists

Le “tire-bouc”, un jeu centrasiatique bien peu touristique

Carole Ferret
Camille Noûs

Résumé

Goat-pulling (kôkpar in Kazakh, kôkbôrù in Kyrgyz), otherwise named Afghan buzkashi, is a game practiced by several Turkic peoples in Central Asia. It is a kind of rugby on horseback played with a dead goat instead of a ball. In Kyrgyzstan and Kazakhstan, it is supposedly part of the nomadic heritage, whose exoticism could attract tourists. This allegation is nevertheless caused by several misinterpretations, due to unfamiliarity. This violent game presently exists in various forms. As a ritual game organized for life-cycle feasts, it takes part in the ritual and festive economy and gives prestige to the host organizer rather than to the winner. In parallel, it is also played as a sport competition, emerging from a sportification process which had consisted in the formalisation and the transformation of its rules since the middle of the 20th century. Which of these two main forms of goat-pulling (ritual game or emerging sport) will better suit to tourists seeking authenticity, eager to see spectacular performances and at the same time more sensitive to animal welfare than their Central-Asian hosts?
Le jeu de tire-bouc, dont le bouzkachi afghan est une des variantes, est pratiqué par plusieurs peuples turciques d’Asie centrale. C’est une sorte de rugby à cheval, où le cadavre d’un caprin tient lieu de ballon. Au Kirghizstan et au Kazakhstan, il a pu être présenté comme un élément du patrimoine nomade susceptible d’attirer les touristes par son exotisme. Cette assertion est cependant le fruit de plusieurs malentendus, dus à la méconnaissance de ce jeu violent, dont il existe actuellement des formes diverses. Jeu rituel, organisé pour des fêtes marquant les étapes du cycle de vie, il participe d’une économie festive qui confère du prestige à l’organisateur plus qu’au vainqueur. Parallèlement compétition sportive, il est issu d’un processus de sportification entamé au milieu du XXe siècle, qui se traduit par une formalisation et une transformation de ses règles, à propos desquelles se disputent ces deux pays rivaux. De ces deux grandes formes de kôkpar, jeu rituel et sport émergent, laquelle siéra le mieux à des touristes en quête d’authenticité, avides de spectacles et dotés d’une sensibilité plus animalitaire que celle de leurs hôtes ?

Dates et versions

hal-03098078 , version 1 (05-01-2021)

Identifiants

Citer

Carole Ferret, Camille Noûs. Le “tire-bouc”, un jeu centrasiatique bien peu touristique. Mondes du tourisme, 2020, 18, ⟨10.4000/tourisme.3273⟩. ⟨hal-03098078⟩
63 Consultations
0 Téléchargements

Altmetric

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More